Institut du Genre

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La perception et la mesure des discriminations racistes et sexistes

Soutenance de thèse

mercredi 28 octobre 2015, par Equipe GIS IdG

La perception et la mesure des discriminations racistes et sexistes

Soutenance de thèse

Maud Lesné

- le mardi 24 novembre à 14h30

  • Université Paris 8 ; 2, rue de la Liberté93526 Saint-Denis
  • salle B 106 située au 1er étage du bâtiment B.

- Le jury sera composé de :

  • Nacira Guénif-Souilamas, Professeure à l’Université Paris 8
  • Eléonore Lépinard (Rapporteure), Professeure associée Université de Lausanne
  • Margaret Maruani (Co-directrice de thèse) Directrice de recherche au CNRS
  • Ariane Pailhé (Rapporteure), Directrice de recherche à l’Ined
  • Mirna Safi, Chargée de recherche FNSP Science-Po
  • Patrick Simon (Co-directeur de thèse) Directeur de recherche à l’Ined

Résumé

Les discriminations se sont finalement imposées comme l’un des mécanismes de production des inégalités qui jalonnent la société française et participent à la constitution de groupes de populations minorisés. Cette thèse aborde la question de la perception, de l’identification et de la dénonciation des discriminations racistes et sexistes sous un angle méthodologique à partir des données de l’enquête Trajectoires et Origines (TeO). Il n’existe pas de correspondance automatique entre les discriminations telles qu’elles se produisent et leurs déclarations. Cette thèse invalide les soupçons de sur-déclaration des discriminations racistes qu’implique leur enregistrement massif et confirme l’existence d’une sous-déclaration des discriminations sexistes qui les fait apparaître comme un phénomène marginal. L’enquête TeO parvient à contourner les obstacles qui limitent les déclarations de discriminations racistes que sont le doute, le rejet d’un positionnement victimaire, la valorisation du mérite, la résignation mais ne parvient pas à pallier les mécanismes qui inhibent les déclarations de discriminations sexistes. Le déficit de sensibilisation des femmes, le discrédit du féminisme, leur intériorisation associée à leur caractère principalement systémique rendent les discriminations sexistes insaisissables. De plus, l’analyse intersectionnelle met au jour comment le croisement d’une situation de dominant liée au sexe à une situation de dominé liée à la prétendue race place les hommes racisés au cœur d’une intersection génératrice de tensions qui rendent les discriminations à leur encontre plus manifestes que celles subies par les femmes racisées.