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Sociologie relationnelle du genre : personne, procréation et filiation
Séminaire
mardi 27 octobre 2015, par
Sociologie relationnelle du genre : personne, procréation et filiation
- Laurence Brunet, chargée de recherche au CNRS ( Hors EHESS )
- Martine Gross, ingénieure de recherche au CNRS ( CÉSoR )
- Jennifer Merchant, professeure à l’Université Panthéon-Assas (TH) ( Hors EHESS )
- Irène Théry, directrice d’études à l’EHESS (TH) ( CESPRA, CNE )
2e et 4e mardis du mois de 13 h à 17 h (salle 7, 105 bd Raspail 75006 Paris), du 27 octobre 2015 au 14 juin 2016
Argumentaire
De quoi parlons-nous quand nous évoquons la distinction sociale masculin/féminin ? La plupart des théories actuelles considèrent comme une évidence de définir le genre comme un attribut identitaire des personnes. Elles adoptent ainsi une philosophie dualiste opposant le « moi » (doté d’une identité de genre) et le « corps » (doté d’une identité de sexe). Mais une alternative est possible : refuser un tel dualisme et considérer le genre comme une modalité des actions et relations dotées de sens. Ce séminaire développe une approche relationnelle du genre fondée sur une anthropologie historique et comparative renouvelée par les apports de la philosophie analytique de l’action et de l’interlocution. Concevant la personne non comme une hypostase, un « moi » ou « self » intérieur, mais comme l’individu tour à tour agent, patient et attributaire de l’actus humanus, cette approche place au centre de l’attention l’alternance entre les trois personnes grammaticales distinguant/liant les trois positions de l’interlocution : le je de celui qui parle, le tu de celui à qui on parle, le il/elle de celui ou celle dont on parle. Ce séminaire est divisé en deux séquences :
a) La séquence I : « Théorie relationnelle du genre », est animée par Irène Théry.
Elle sera consacrée cette année à un nouveau thème : « Le genre de l’état civil ». On reviendra tout d’abord à la notion même d’état civil, non seulement en droit mais en socio-anthropologie. Après une histoire synthétique de l’état civil français, on présentera ensuite les questions qu’il suscite aujourd’hui en particulier en matière de filiation (adoption, engendrement avec tiers donneur). On abordera enfin les débats actuels sur les revendications des personnes transgenre et intersexuées et la mention du sexe/genre à l’état civil. Prenant appui sur l’analyse relationnelle du genre, on proposera une nouvelle approche de ces sujets, mettant au centre l’analyse socio-historique et anthropologique de l’état des personnes.
b) La séquence II : « Genre, procréation et filiation » est animée par Laurence Brunet, Martine Gross, Jennifer Merchant, Irène Théry (EHESS).
Le travail de cette année portera sur « L’infertilité est-elle un concept utile pour les sciences sociales ? une analyse relationnelle ». A priori, la notion d’infertilité est simple : est infertile la personne qui ne peut procréer. Mais est-ce une personne ou un couple qui est considéré comme infertile ? Quand et selon quels critères est-on considéré comme infertile selon les disciplines, les pays, les systèmes de PMA ? L’infertilité est-elle ou non assimilable à une pathologie ? Qu’en est-il en particulier de l’infertilité liée à l’âge ? Pourquoi le traitement de l’infertilité féminine n’est-il pas sujet aux mêmes critères d’âge que l’infertilité masculine ? Que penser de la notion d’ « infertilité sociale » appliquée aux couples de même sexe ? Un don de gamètes est-il un « traitement » de l’infertilité ? À partir de recherches empiriques récentes ou en cours, on montrera comment prendre en compte la dimension du genre, refuser de confondre le corps et le « biologique », et appréhender l’AMP comme un ensemble de relations sociales, renouvelle l’approche socio-anthropologique de l’infertilité.
27 octobre : séance introductive
a) Séquence 1, de 13 à 15 h : Construire la question de l’état civil en sciences sociales. Introduction à partir d’une lecture de l’ouvrage SEXUS NULLUS ou l’égalité, Thierry Hoquet, ed. ixe prime, 2015
b) Séquence 2, de 15 h à 17 h : Construire la question de l’infertilité en sciences sociales Introduction à partir d’une analyse critique du modèle bioéthique français
Mots-clés : Corps, Droit, normes et société, Éthique, Famille, Genre, Inégalités, Institutions, Parenté, Santé, Sexualité,